Salut à toi lecteur.ice de ces aventures d’un temps désormais révolu. Le temps qui passe, d’autres péripéties estivales, la procrastination et le retour à une vie citadine dont le tourbillon m’aspire comme si je ne l’avais jamais quittée, m’ont éloignée du récit de mes voyages. Mais je le mènerai à son terme, jusqu’à mon retour en juillet 2023, et qui sait plus loin encore, pour qu’ils vivent encore. Si tu veux te rafraîchir les idées sur ce que je peux bien foutre encore à zoner à ce Rio Dulce dont tu as peut-être maintes fois lu le nom, tu peux jeter un œil au dernier article en date, qui relate mon séjour au Paredon en mai : https://mahautloin.danchald.com/2023/07/09/andado-el-camino-mai/
1 juin 2023. Rio dulce. Mon dernier conducteur, un député guatémaltèque qui m’a fait un peu conduire sa voiture, me laisse devant la marina. Je remercie encore une fois, sors ma mochila et claque la porte. La moiteur du Rio ne m’avait pas manqué. La chaleur était intense au Paredon, mais moins humide. Petite pensée nostalgique à Barbas, avec qui j’étais à cet endroit même quand j’avais quitté le Rio. Il y a déjà plus d’un mois.
La Ram, marina où dorment les bateaux des garçons, rentrés en Europe, côtoie Nanajuana ; c’est là où je vais. Le bateau de Justine y est. Le plan ? l’y aider pendant les quelques deux semaines suivantes, avant qu’elle ne rentre en France renouer un peu avec les racines. Ça fait deux ans et demi que cette sacrée meuf est partie en bateau-stop et vit un demi-milliard d’aventures des Caraïbes jusqu’au Guatemala, où elle est arrivée en flottille elle aussi. J’avais déjà parlé de son projet dans des chapitres d’avant. Elle s’est lancée dans la rénovation d’un voilier en acier qu’on lui a donné, Lady Océane, sur lequel elle s’est investie pendant plus d’un an avant qu’on lui donne / troque un autre ketch (voilier à deux mâts) moins abîmé. Je ne me lancerai pas dans tous les détails de ses projets qui ont pas mal changé ou été bousculés (évidemment, c’est un projet de bateau, comment pourrait-il être stable ?), sa chaîne youtube le fait très bien ; toujours est-il que je vais l’aider à retaper la Baleine Blanche, le voilier sur lequel elle veut mener des projets communautaires et inviter des équipier.es à trouver leur voie intérieure.
Je débarque donc sans savoir à quoi m’attendre, n’ayant pas trop communiqué avec elle. Je m’imagine la marina vidée de ses habitants partis pour éviter la saison des pluies, ayant laissé leurs bateaux au sec pour tenir la saison des cyclones. En effet la marina fait un peu fantôme. La plupart des bateaux attendent des travaux supplémentaires, certains sont prêts pour retourner à l’eau, d’autres sont abandonnés. Tellement d’histoires dans ces marinas… C’est sans croiser de monde que je passe voir les bateaux des garçons. Les bâches sont toujours bien installées, même celle de Goelhan qu’on avait foutue bien à l’arrache avec Martin. Le bordel laissé au pied des bateaux plus d’un mois auparavant témoigne seul de notre passage ici – une de mes tongs, une casserole, une serviette et quelques outils trainent dans la poussière, vers l’établi qu’Arthur avait construit en 2 temps 3 mouvements. Le calme règne.
Nouvelle communauté de gypsies
Quelques heures plus tard, alors que je migre à Nanajuana, je retrouve Justine. En fait, elle est pas du tout seule ! Je rencontre Gus, un Français jeune arrivé il y a quelques semaines ici et ayant sorti son bateau… juste à côté de celui de Ju. Il sort d’une épopée assez unique depuis l’Europe, à la fin de laquelle il a frappé aux portes des ports de toute l’Amérique centrale pour débarquer un jeune Haïtien qu’il a aidé à quitter son pays, encore une histoire de fous que je passe de détails même s’ils en vaudraient grave la peine. Entre leurs bateaux, je découvre un camp de gitanos bien cool, cuisine, hamacs et tout le toutim.


Là débarquent deux jeunes aux yeux brillants, à l’énergie abondamment solaire et à la dégaine bohème. C’est Gerem, un Barcelonais parcourant le monde depuis 9 ans en stop, et Nikky, une Australienne danseuse d’une folie malicieuse. Ils viennent de traverser le continent depuis le Canada en stop et Gerem est un vieux copain de Justine. Bien sûr, énorme coup de cœur pour tout ce monde qui deviendront des potes importants pour moi.





Voilà comment débute ce nouveau séjour au Rio Dulce, encore une fois avec de biens jeunes et inspirants parcoureurs des mers et des terres, chevauchant la vie avec comme mots d’ordre l’aventure et la liberté. Tout ce que j’aime. Et c’est pas tout… Un peu plus loin dans la marina, un autre groupe de six croqueurs de vie est là, à préparer aussi un bateau. Ju avait déjà navigué avec quelques-uns d’entre eux, tout est relié. Ils s’apprêtent à traverser l’Atlantique tardivement pour retourner en Europe, les cales remplies de cacao. Ici au Guatemala, le cacao est considéré comme une médecine spirituelle, une plante puissante qui ouvre le cœur et célébrée lors de cérémonies. Leur but, ramener le cacao dans des lieux qui sauront en faire bon usage en Europe. Leur embarcation, c’est Friendship, un cata communautaire minimaliste, bien roots, sans moteur ni électricité avec une vieille âme. On compte aussi dans l’équipe Alejandro, un jeune Mexicain bohème qui joue du djembé dans des bars pour continuer financièrement son périple, qui vient de se voir donner un petit voilier tout chou, Flex, par Léo et Pilou, deux des équipiers du cata qui l’avaient acheté une bouchée de pain en Martinique. Bref comme d’hab peut-être qu’on comprend rien expliqué comme ça, mais y’a tellement d’histoires, de connexions et de relations entre elles que ça fait vite des jolis bazars à raconter.
Je suis ravie de retourner au monde de la voile. Ça m’avait bien manqué et rencontrer tous ces gens me conforte dans mon opinion sur eux/ elles : des aventuriers hardis qui me donnent des idées dans tous les sens et une énergie folle d’aller plus loin, plus profond dans la vie et ses projets.
« Ces gens-là me fascinent. », j’écris au 3 juin. « C’est le mot. Je suis tellement admirative. Ils ont une énergie complètement atypique et positive et dans une profondeur qui me prend presque malade de ne pas pouvoir me perdre dedans. Je voudrais des heures et des heures à connaître chacun d’eux. Le même genre de frustration de ne pas pouvoir m’y plonger, faute de temps, que celle que je ressentais au Liban. »
Travail vacances
J’arrive pleine de déter pour me saigner à bosser sur le bateau de Ju, motivée à fond pour apprendre tout un tas de trucs et me servir de mes MAINS. Mais Justine traverse une période pas facile pour elle, une espèce de burn-out des bateaux qui l’a poussée à prendre un break au Paredon et un billet d’avion pour la France. Faut dire que dans ses projets dingues, elle avait à un moment trois bateaux à gérer. Bref, elle doit doucement fermer le chantier, j’arrive pas au pic de l’activité. Bon. Mais Gus aussi a besoin d’aide pour repeindre son bateau ! Allez, on s’y met quelques jours où j’apprends à le découvrir. On se lève tôt pour éviter les chaleurs, on mange des œufs avec le café et on se fout dans la peinture aux effluves d’acétone sous le soleil assommant avec les décibels à fond sur sa petite enceinte. Justine avance lentement mais sûrement dans les soudures de son bateau, Nikky et Gerem commencent à traiter le bois de sa future table de carré pour le peindre… Le rythme est tranquille, l’ambiance est super cool, on fait des bonnes bouffes vegan – Nikky et Gerem le sont. Le soir, on joue pas mal de musique, je vais chercher les instruments de la Joia (bateau de Jordi) pour alimenter nos jams. Je dors en hamac sur le pont de la Baleine Blanche, de toutes façons il fait trop chaud et il y a des moustiques de partout. Cette chaleur, putain… On sue tellement qu’on ne fait jamais pipi, on a si chaud qu’il faut tout le temps boire des sodas de merde en canette pour survivre, trois glouglous cul-sec et ça s’évapore de nous instantanément.



Puis fait tellement chaud que ça démotive à s’activer. De 10h à 17h on se traiiiine… Alors le week-end venu (eh oui on respecte les jours de la semaine de travail apparemment), on monde une expédition fraicheur pour fuir l’asphalte de la marina et faire un break. L’équipage du Friendship sera de la partie. On part en stop à une cascade où j’avais déjà été avec Loïc et sa toute nouvelle moto quand on était arrivés au Rio. Sauf que cette fois-ci on va tous y dormir, au frais ! Armés de casseroles et de hamacs, on passe de nuit au site de la cascade pour pas qu’on nous attrape – c’est interdit de camper ici. On allume un feu à côté de cette magnifique chute d’eau chaude où on se baigne nu.es, on s’installe pour cérémonier autour du cacao et de champis. Magique nuit. On est si bien le lendemain, plus haut dans la rivière fraîche à chiller au calme avec la nature abondante, qu’on prolonge d’une deuxième nuit notre camping. Coup de vif quand Gus se fait mordre par un serpent, l’excursion se termine pas bien pour lui qui doit décamper – littéralement – à l’hôpital. Même si le serpent a pas eu le temps de lui injecter son venin, on le défonce aux anti-venin au cas-où : il aurait pu nécroser voire mourir s’il avait la substance mortelle de la barba amarilla dans le sang.






Puis on rentre au bercail, on continue à faire notre taff. Moi je gère la réception du nouveau démarreur du moteur de la Joia, quelques petites choses, puis je me mets à traiter la rouille des cales de la Baleine Blanche. J’apprends à utiliser la meuleuse, le pistolet à aiguille et la brosse et plein d’autres trucs et produits bien toxiques, j’apprends les étapes pour virer cette foutue rouille, hantise des proprios de bateaux en acier. J’apprends aussi à quel point c’est loooong… Pour une petite partie seulement, je mets deux jours de taff ! Je suis déter donc je m’y mets à fond, enfermée dans le four qu’est le bateau, ventilo à fond, casque anti-bruit sur les oreilles, bandana sur le nez pour pas avaler toute la rouille, pistolet à deux mains, en essayant de pas péter un câble à chaque fois que l’électricité bien merdique de la marina saute et m’oblige à courir des allers-retours sur l’échelle pour tout rebrancher. C’est toute une logistique et une installation… Je comprends maintenant la temporalité de la rénovation d’un voilier. Tu prévois une durée donnée pour le retaper ? Ça en prendra le triple. C’est tout. Un voilier c’est plein de merdiers et d’imprévus. Mais en tous cas j’adore. Je suis toute crado mais je vois physiquement un avancement et ça, c’est toujours génial.


On continue à approfondir nos liens. Gerem impulse la construction d’une table communautaire en bambous déjà coupé et « emprunté » dans la jungle derrière la marina. Le campement se métamorphose et commence à être vraiment bien foutu. Une énergie artistique se dégage de notre groupe et me donne envie de jouer plus, de dessiner, de me reconcentrer sur cette partie de moi.




Anecdote bonus : un jour, je prends un des kayaks de friendships pour aller me balader une aprem, kayaks qu’ils avaient réparés mais pas trop trop bien apparemment : après 1h d’exploration de canaux du Rio, je commence à couler et me fais sauver par la lancha d’une famille guatémaltèque qui passait par là.



Retour sur l’eau avec Flex
Avec notre aide, Justine prépare son bateau à l’hivernage. Comme moi, elle fait tout en stop et a l’intention de rejoindre Cancun d’où son avion partira, par la force du pouce. Elle quitte le chantier et le Guatemala, et je prends les choses en main pour faire un truc que j’ai pas fait depuis deux mois et qui me manque profondément. Un truc que tout le monde fait ici et qu’il nous est possible de faire grâce à ce qui appartient maintenant à Alejandro… je parleeeeeee bien sûr de se mouvoir sur l’eau avec un bout de tissu qui se gonfle avec le vent ! Ça fait deux semaines qu’on essayait d’organiser une excursion à la voile mais ça traînait pas mal, Justine étant le liant de nos groupes et ses plans étant trop changeants. Alors hop là, je motive Gus, Nikky, Gerem et Ale, on prend des provisions et on bouge sur Flex. Direction on sait pas trop, mais on décidera sur le coup de viser Cayo Quemado, c’est la baie dans le fleuve où on avait mouillé à couple avec la flottille avant d’arriver à Rio Dulce.
Flex est au fond du mouillage de la marina, ce qui rend sa sortie assez technique puisqu’il faut tirer des mini bords entre plein d’autres bateaux avant d’être dans le fleuve. Une fois qu’on lui a monté toutes ses voiles, qu’on a bu un petit coup de rhum pour fêter le départ, on entreprend de le sortir complètement à l’arrache. J’ai jamais vécu un moment autant lunaire sur un bateau. On s’agite à tirer le petit voilier avec le dinghy tout pourri de Gus (qui coule à moitié, à chaque fois qu’on monte dedans on a de l’eau jusqu’aux genoux) dont Gerem essaie de maitriser le moteur capricieux pendant qu’on s’efforce tant bien que mal de tirer un premier bord avec Gus. C’est la première fois que je navigue un voilier sans moteur et ça rend la chose bien plus technique et challengeante ! J’adore. Mais je m’égare puisque là, c’est grave le bordel, personne ne maîtrise trop la chose et c’est là que Tristan débarque sur sa lancha (petite barque à moteur), ce pote allemand avec qui on était au Paredon et au Salvador ! Ca n’étonne personne qu’il apparaisse tel le Messie à ce moment-là où on est tous en galère, la scène devait être bien comique de l’extérieur – de l’intérieur aussi.



Il nous tire d’affaire en nous tractant pour de vrai avec son moteur bien plus adapté, et alors qu’on s’apprête à se diriger vers l’est, on tombe sur Léo, Pilou et Clem qui rentrent de la ville en kayak. Hop-là on les embarque et ils s’amusent à faire des ronds dans l’eau – les pauvres, ils ont tellement hâte de se casser en transat. Puis ils sortent puisque quand même, on a quelques miles à faire face au vent et il est 18h – on était censé.es partir le midi. Bref, on s’embarque finalement pour une nav de nuit. Qui s’avère être géniale. On est tous excités comme des poux d’être sur l’eau ensemble. Nikky cuisine avec Ale dans un aqua à l’intérieur, on prend la barre à tour de rôle et je tombe complètement amoureuse de ce petit bateau si pratique et si facile à prendre en main. Avec Gus, on prend toutes les décisions ensemble, il est bien plus expérimenté que moi mais n’est pas du tout dans l’over control. Je me sens trop à l’aise niveau navigation et suis vraiment contente de voir que je peux à peu près tout gérer !
Et puis j’exulte. Retourner sur l’eau me provoque une grosse perche de dopamine. On glisse sur les eaux plates du fleuve dans le silence de la nuit, un orage au loin derrière, le doux plafond des étoiles, la brise du vent de face que j’avale de tous mes poumons. Puis un bon grain, je me prends la flotte céleste à la barre avec Gus, et je ris fort de cette scène que seules ces conditions peuvent offrir : à l’intérieur, Gerem et Ale qui jouent une partie d’échec bien calmement, pétard à la main dans une ambiance presque mystique à côté de Nikky qui dort ; dans le cockpit, Gus et moi en train de se faire tremper jusqu’aux os et de jouer aux maracas avec les éléments. L’intérieur d’un bateau est définitivement un endroit spécial, cocon coupé de la tourmente du monde et des vents. Deux salles deux ambiances comme on dit. Ah, qu’est-ce que je me sens vivante sur un voilier. A un moment, tout le monde dort un peu de partout, et c’est moi la seule éveillée à la barre, la privilégiée à qui appartient ce moment d’éternité. Puis Gus éclate ma bulle et vient discuter.
On finit par mouiller avant Cayo ; il est 3h, il continue à pleuvoir et il y a plus de vent… j’arrête de m’acharner. On finira demain matin. Tout est fluide. Au final, on y reste la nuit suivante au lieu de rentrer direct au Rio. On est bien, au calme, l’intérieur de Flex est si bien foutu qu’on y rentre tranquillement à 5. A Cayo, je retrouve Anna, une Québécoise adorable que j’avais interviewée au Rio et qui habite là-bas. Elle nous montre les environs en lancha avec son copain guatémaltèque, et tous les petits recoins des canaux évoluant dans la mangrove et les nénuphars aux fleurs incroyables. C’est tellement beau.









Au retour pour Rio Dulce, on attache notre dinghy (une vieille planche de surf) à l’arrière de Flex et on surfe tirés par la force des voiles en ciseaux, gonflées par le vent d’est. Il fait beau, on est sur un beau nuage.
Mais il faut rentrer, Nikky et Gerem doivent bouger en Argentine pour le taff de Nikky et moi aussi. Ca fait quelques semaines que je suis au Rio, Gus aussi va décaler d’ici peu, Justine n’est plus là pour que je l’aide et mon retour en France approche ; il est temps que j’aille explorer d’autres côtés du Guate que le Rio Dulce et le Paredon… Bref, il faut donner le clap de fin.
Et le clap de fin fut savoureux. A peine arrive-t-on au coucher du soleil à Rio Dulce, le cœur encore rempli de belles choses, que l’équipage du Friendship nous invite à bord faire la fête. Dans les effluves de ti-ponch, on sort nos instruments comme d’habitude et je vis la MEILLEURE jam de ma vie. On aurait pu sortir un album, tout le monde était tellement bon dans ce qu’iel jouait. Comme habitée par le groupe et l’instant, je frappe la derbouka avec un plaisir délicieux partagé dans la symbiose collective. Mais bien que gravé dans l’éternité, ce moment n’existera que dans nos pauvres mémoires si malléables et désagrégeables – personne n’a ni enregistré ni filmé la scène. L’art, le présent, l’art du présent. C’était tellement bon qu’on s’est retrouvés à la fin hagards, le sourire aux oreilles, complètement stones de cette vibration musicale. Un plongeon dans l’eau et un rhum cacao nous ont rendu la parole.
La navigation de Flex fut le point culminant de mon second passage au Rio, la touche d’intensité parfaite pour me donner un souvenir impérissable de mes ami.es et pour me mettre dans cet état nostalgique que j’aime tant, celui qui accompagne la fin des chapitres forts. Ces quelques semaines m’ont donné cette énergie de vivre dont le voyage a le secret, cette gniaque presque enragée qui habite en entier lorsque l’on vibre avec les autres autres et leur vécu, énergie furieuse de ne pas pouvoir animer plusieurs vies simultanées. Je me suis sentie tellement inspirée, tirée vers le ciel par ces aventuriers fous que rien n’arrête avec qui je me sentais à ma place, là où je devais être. Là où je devais apprendre, nourrie de la voile, des habitants de son monde et tout ce qui gravite autour.



Je repars le lendemain en stop, comme d’habitude. Mais cette fois, je suis entourée de deux potes pour lesquels aussi, le stop est coutume installée. On part avec Nikky et Gerem direction Guatemala city, d’où ils partiront en avion – dégoûtés de devoir le faire, et d’où je continuerai seule. Mon objectif : le mythique et mystique lac Atitlan, entouré de volcans, terre de feu aux ancêtres mayas et dont les habitants perpétuent encore les rites et cultures. Qu’est-ce que je vais y faire, je sais pas encore, mais trois semaines seulement me restent avant de retourner à ma vie française.


Hasard peut-être, mais on se fait déposer à la nuit tombée au même endroit où j’avais campé avant d’arriver au Rio Dulce. Sous la pluie, on retourne à cette maison plus ou moins abandonnée pour y passer la nuit, avant de se séparer le lendemain. (Je passe même les détails du stop maintenant, terrible comment on s’habitue. Ah tiens non, petite anecdote cadeau : on s’est fait conduire par un coyote, un passeur qui était sur le retour de la frontière du Mexique, et qui nous a pas mal parlé de son travail illégal.) Gerem et Nikky me font cadeau d’un collier qui a traversé le monde, je lui ferai voir encore plus de paysages. On s’étreint. On se reverra c’est sûr. Ils m’ont marquée.
Et moi, de migrer vers un tout nouvel endroit, le sac sur le dos, le cœur ouvert j’espère, déterminée à ce qu’une apothéose me tombe dessus pour la fin de mon périple…
Oh là là : je suis un peu perdue sur tes périples …que tu es forte de toujours repartir vers de nouveaux cieux et de quitter des personnes si attachantes…(ton petit coeur, il a battu pour Gerem ou Gus?…); ça doit être dur pour toi d’être maintenant dans une « banalité » européenne ; cependant , tu dois toujours trouver des gens extras sur ton chemin même si le cadre est autre, car…l’extraordinaire, tu l’as au fond de toi…
<3 <3
Je déteste quand le récit se termine…
à chaque fois que tu quittes tes « meilleurs potes du moment » pour partir seule.. je me dis que tu as une sacrée paire de cojones.. moi.. l’affective.. je n’aurais pas pu les quitter.. tous ceux que tu as rencontrés 🤓🤓🤓😩😩😩😀😀😀😀
Et là.. c’est fini?? Je n’aurai plus rien à lire??🙀🙀🙀🥹🥹🥹🥹🥹
Ouii c’est pas toujours facile mais il faut discerner quand c’est le temps de repartir sur son chemin ! Après les séparations j’avais toujours un gros sentiment de liberté quand il fallait tourner la page.
Si ça va arriver promis, au moins un ou deux articles de plus pour clôturer le tout !! Mais c’est dur de s’en occuper 5 mois après ou presque